One hears the word monasticism and is perplexed by it. To many it is a world of unknown, a peculiar way of life, a new morality. The Church however does not have one set of moral rules for the laity and another for the monks. The Christian life is the same for everyone but much harder for all to achieve in the world. The principles of monasticism are not different from those of the lives of the faithful: to live according to God’s Commandments. What may appear difficult in the world is approached with true dedication and obedience in the monastic world.            

In the early Christian years, during the times of persecution, this way of life was present among Christians. The hardships of persecution and martyrdom, kept everyone zealous and watchful over their soul. But as the persecutions came to an end in 323 A.D. during the reign of Constantine the Great, the world slowly changed. The church was no longer persecuted and while Christianity was flourishing, the true Christian way of life was slowly in danger of changing or rather disappearing. Thus, people who still wanted to keep a true relationship with Christ realized that they had to live separately from society. They had to build a world where they could devote themselves only to the Lord. This was slowly the birth and beginning of monasticism.

In the beginning of the 4th century, St. Anthony, the flower of the desert, draws into the wilderness and through his holy way of life attracts thousands of monks around him. Monasteries were not yet in existence. These men living as solitaries i.e. as monks (from the greek word monos meaning alone), bravely struggled on their own, yet strongly felt the need for spiritual guidance. They gathered around St. Anthony and through God’s enlightenment, a set of monastic rules was established and coenobiums (organized monastic communities) started forming.

In parallel, St. Pachomius (another desert dweller) also at the time of St. Anthony, was leading an ascetic life in the desert by himself (St. Gregory describes ascetics as “man’s preparation for his union with Christ”). An angel of God appeared to him during his prayer commanding him to accept disciples and lead them in the angelic life. He obeyed the angel to the best of his knowledge, for he did not exactly know which way to direct them. He received the command from God during a night of prayer to impose a rule of monk life on them. An angel of God dressed as a monk also appeared to him showing him the model of the monastic habit and gave him a tablet on which the rule (protocol) of the community was written. Thus, monasticism in coenobiums slowly took form and spread in various places from the southeast Mediterranean to the north of the African continent reaching Asia Minor and finally Europe. Detachment from the world does not guarantee salvation but surely helps in our spiritual life. The most common and safe form of the monastic life is the coenobitic way of life. It is life “in common”, where everything in the monastery is shared equally with love among the brethren so that they have everything “in common” as St. Athanasius the Athonite exhorts. Living quarters, food, work, prayer, common efforts, cares, struggles, achievements, everything is designed to cultivate a common attitude and spirit of fraternity. The leader and spiritual director is the abbot (or abbess in a women’s monastery) and every monk willingly obeys him knowing that he is present in the image of Christ. “Please your Abbott and you will please God himself”, the Church Fathers proclaim.

For this reason, serene places are chosen to serve as monastery sites where monastics strive to succeed to know themselves better; fighting their passions more deeply and purifying their hearts more fully, so as to be found worthy of beholding God. Their life is dedicated to prayer, fasting, self-denial, poverty, chastity and obedience to Christ through the elder and the brethren.

It is in this manner that our sisterhood strives. Following and leading the way that has been set by our Church fathers for many centuries. In spite of their faults and human weaknesses, the nuns struggle against their passions, against the world and against the devil to preserve and continue the life of Orthodox monasticism. Isolated from the influences of the world and society, for centuries the monastics have maintained the purest form of Orthodoxy. With the grace of God may it continue in this way for ages and ages. Amen

On entend le mot « monachisme » et on est intrigué. Pour plusieurs, c’est un monde inconnu, une façon particulière de vivre et une morale nouvelle. L’Église n’a cependant pas un ensemble de règles morales pour les laïcs et un autre pour les moines. La vie chrétienne est la même pour tout le monde, mais il est beaucoup plus difficile pour tous de la réaliser dans le monde. Les principes du monachisme ne sont pas différents de ceux des vies des fidèles : vivre selon les commandements de Dieu. Ce qui peut sembler difficile dans le monde est abordé avec dévouement et obéissance véritables dans le monde monastique.     

Dans les premières années de la chrétienté, à l’époque de la persécution, ce mode de vie était présent chez les chrétiens. Les épreuves de la persécution et le martyre, créaient des fidèles zélés et attentifs à leur âme. Mais lorsque les persécutions prirent fin en 323 après J-C, sous le règne de Constantin le Grand, le monde évolua lentement. L’église n’était plus persécutée et alors que le christianisme était florissant, la voie véritable de la vie chrétienne a été en danger de changer et même de disparaître. Ainsi, les personnes qui souhaitaient continuer de garder une relation authentique avec le Christ ont compris qu’elles devaient vivre séparées de la société. Elles ont dû construire un monde où elles pourraient se consacrer uniquement au Seigneur. Ce fut peu à peu la naissance et le début du monachisme.

Au début du IVe siècle, saint Antoine (la fleur du désert) s’est retiré dans le désert, et par sa manière sainte de vivre, attira des milliers de moines autour de lui. Les monastères n’existaient pas encore. Ces hommes vivant en solitaires (i.e. comme des moines à partir du mot grec « monos » signifiant « seul »), ont courageusement lutté contre leurs désirs et ressentaient fortement le besoin d’accompagnement spirituel. Ils se rassemblèrent autour de saint Antoine et, illuminés par le Seigneur, établirent un ensemble de règles monastiques, et des communautés organisées (cénobitique) commencèrent à se former.

En parallèle, saint Pacôme, un autre habitant du désert, à l’époque de saint Antoine, menait une vie ascétique dans le désert (saint Grégoire décrit l’ascétisme comme étant « la préparation de l’homme pour son union avec le Christ »). Un ange de Dieu lui apparut au cours de sa prière pour lui enjoindre d’accepter des disciples et de les mener vers la vie angélique. Il a obéi à l’ange au meilleur de sa connaissance, car il ne savait pas exactement dans quel sens il devait les diriger. Il reçut le commandement de Dieu au cours d’une nuit de prière pour imposer une règle de vie monastique sur eux. Un ange de Dieu, vêtu comme un moine lui est également apparu lui désignant ainsi l’habit des moines et lui donna une tablette sur laquelle la règle (protocole) de la communauté a été écrite. Ainsi, le monachisme en coenobiums prit lentement forme et se propagea dans divers endroits, du sud-est de la Méditerranée au nord du continent africain pour atteindre l’Asie Mineure et enfin l’Europe. Le détachement du monde ne garantit pas le salut, mais contribue sûrement à notre vie spirituelle. La forme la plus commune et la plus sûre de la vie monastique est le genre de vie cénobitique. C’est la vie « en commun », ou tout dans le monastère est partagé à parts égales avec amour entre les membres, afin qu’ils aient tout « en commun », comme saint Athanase l’Athonite les exhorte. Les locaux d’habitation, les aliments, le travail, la prière, les efforts communs, les soucis, les luttes, les réalisations, tout est conçu pour cultiver une attitude commune et l’esprit de fraternité. Le chef et directeur spirituel est l’abbé (ou l’abbesse dans un monastère de femmes) et chaque moine lui obéit volontiers sachant qu’il est présent dans l’image du Christ. « Plaire à son abbé ou à son abbesse, c’est plaire à Dieu Lui-même » proclament les Pères de l’Église.

Pour cette raison, des lieux sereins sont choisis pour fonder des monastères où les monastiques s’efforcent de réussir à mieux se connaître, combattre leurs passions plus profondément et purifier leurs cœurs plus pleinement, afin d’être dignes de recevoir Dieu. Leur vie est consacrée à la prière, le jeûne, la pauvreté, la chasteté et l’obéissance au Christ à travers les supérieurs et les frères et sœurs.

C’est de cette manière que nos sœurs s’efforcent en suivant la voie qui a été définie par nos Pères de l’Église pendant des siècles. En dépit de leurs défauts et les faiblesses humaines, les religieuses luttent contre leurs passions, contre le monde extérieur et contre le diable, afin de préserver et de continuer la vie du monachisme orthodoxe. C’est grâce au monachisme que l’orthodoxie est demeurée sans tache à travers les siècles. Avec l’aide de Dieu, qu’il continue dans cette voie pour des siècles et des siècles à venir. Amen.